Olivia Rolde raconte les histoires de son imaginaire

Cet article est paru dans La Tribune de Tours du 2 juillet 2009.

Olivia RoldeDepuis une dizaine d’années, Olivia Rolde expose sa peinture en Indre-et- Loire.Elle présente ses oeuvres à la Galerie Hélène de Sugères, à Chanceaux-sur- Choisille jusqu’au 31 juillet.

Elle définit sa peinture plus comme « non figurative » que purement abstraite… Parce que, ce qu’elle cherche à représenter, elle ne s’attend pas à ce que les autres le voient de la même façon.

Dans la toile « Racines suspendues » par exemple, elle a de toute évidence imaginé des racines. Mais elle ne s’offusque pas lorsqu’on lui dit qu’elles font penser à des personnages inspirés des statuettes africaines traditionnelles, bien au contraire : à chacun sa façon de s’approprier ses tableaux.

D’ailleurs, cette influence est naturelle : après une petite enfance ivoirienne, elle grandit en s’imprégnant de ces objets d’art africains ramenées par ses parents, des objets qui ont toujours représenté pour elle une idée du sacré.

Ces motifs, mais aussi les couleurs, qui la «font vibrer» évoquent un ailleurs si différent d’une certaine monotonie occidentale. Un ailleurs qui vient tout droit de son imaginaire : elle ne copie pas les paysages qu’elle traverse, elle invente «de nouveaux mondes, d’autres réalités projetées d’autres univers».

Parfois, certaines toiles restent des mois de côté avant d’être reprises pour être achevées. Dans l’exposition qu’elle présente cet été, il y a même quelques toiles terminées plusieurs années auparavant… qu’elle a de nouveau reprises : l’élément temps fait intégralement partie de son travail.

Et cela ne la gêne pas de recouvrir en partie une toile qu’elle croyait achevée… Elle n’a pas d’image prédéfinie en tête.

D’ailleurs, une toile achevée, pour Olivia Rolde, « c’est quand je n’ai plus l’oeil irrité. C’est visuel. C’est une question d’équilibre entre les couleurs, les formes, les éléments qui composent le tableau, de fluidité, de circulation, de lisibilité. C’est le résultat d’une exploration ».

Sa peinture est une «méthode végétative qui se stratifie», ses oeuvres sont un travail sans fin de création, original, unique et rafraîchissant, en particulier grâce à l’usage des couleurs qu’elle fait : elle les aime éclatantes, comme un turquoise lumineux ou un rouge vermillonné, chaud et envoûtant, une marque de fabrique qui reste en mémoire longtemps après avoir savouré sa peinture.

Chloé Chateau

Olivia Rolde, exposition à la Galerie Hélène de Sugères au Moulin de la Planche, Chemin du Plessis RD 29 – Langennerie, à Chanceaux-sur-Choisille. Tél: 02 47 55 11 96. Exposition jusqu’au 26 septembre à l’Espace LdeO&Co, à Paris (4e). http://olivia-rolde.com/